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mercredi 14 décembre 2011

French Cuisine

Ce matin, en rentrant chez moi, je me suis surprise à marcher la tête haute et le dos droit, en rythme avec la musique qui passait dans mes oreilles, et à sourire aux passants qui allaient au boulot la mine renfrognée, et me lançaient presque un regard de dégoût. Style Walk of Shame.
Je ne sais pas si c'est l'euphorie du moment, le fait que ce soit une semaine pleine de petits plaisirs et de grosses doses de caliente (ceci dit, peut être que le fait qu'on soit à la mi-décembre et que le mercure ne soit toujours pas descendu en dessous de 10°C y est pour quelque chose...), mais le concert de Kid Congo à l'Heretic a été pour moi comme si le houblon du club était parfumé à la madeleine de Proust.
Kid Congo, ou Kid Congo Powers, a.k.a Brian Tristan, pour moi c'est d'abord l'époque des Cramps que je préfère, celle des années 80, leurs rythmes un peu plus lents qui gardent toujours cet esprit punk et rockab avec ce petit côté série B, cette atmosphère sombre et enfumée où t'as la peau verte et les cernes luisantes. Le mec est pour ainsi dire une figure du punk blues/garage alternatif à côté duquel on ne peut pas passer. Si son nom ne te parle pas, tu l'as forcément déjà entendu dans The Gun Club ou avec Nick Cave and the Bad Seeds.

Avec sa silhouette de grand pantin dégingandé, il se déhanche en nous nourrissant de rythmes claqués et de mélodies lourdes aux paroles pleines de cul et d'amour. Un petit côté Rocky Horror dans la voix qui ne te laisse pas de marbre, pour peu que t'aimes ce genre d'ambiance Transylvanesque aux échos de cave sombre et à l'odeur de poussière et d'humidité. Alors voilà.
On arrive au club, on rentre dans la salle et le public est évidemment d'époque: on n'est pas de la même génération, c'est clair, mais au moins c'est authentique. Et surtout, c'est blindé. Au fond de la salle, impossible de voir quoi que ce soit, et y'a pas moyen qu'on passe tout le set sur la pointe des pieds à tenter d'apercevoir un bout d'oreille d'un des membres non identifié du groupe au moment où un mec devant nous aura bougé la tête à droite. On décide de saisir notre chance de passer derrière la scène, et de s'en prendre plus dans la gueule à 2m des show-men.
Le groupe s'appelle en fait Kid Congo & The Pink Monkey Birds, ils ont chacun une veste en jean patchée de leur blase et de leur position dans le groupe. Le batteur est sur-tatoué, le bassiste sur-poilu, le gratteux sur-barbu, et Kid sur-pédé. Ca claque. Ton corps bouge tout seul, même quand la musique se fait plus lente, même quand ils arrêtent de jouer. T'as envie qu'ils viennent faire une boum chez toi, t'as envie d'avoir toi aussi un t-shirt rayé, un jean à grand revers et une face de dessin animé. Kid nous flatte un peu, il nous régale d'histoires de fantômes et de Black Santa, nous dit qu'on est les plus beaux, change les paroles de La Llarona en "La Garonna" et nous fait danser le Boogaloo avant de se lancer dans The History of French Cuisine.

Le show se termine, ils passent devant nous et Charlotte fait sa fan, leur serre la main en les gratifiant d'un "great show!". Les applaudissements continuent, alors Kid revient, et je peux pas m'empêcher de lui en demander "one more!". On est des putain de groupies, et ça s'arrange pas quand on entend les premières notes de Goo Goo Muck.

Boum, le concert fini, on sort de la cave, notre niveau de connerie descend doucement pour laisser place à une fatigue aussi plaisante que si on avait nagé un 100m, et il faut affronter la pluie pour aller s'affaler dans le canap' devant une émission à la con en mangeant des coquillettes. La vie est belle.
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vendredi 9 décembre 2011

Aux fourneaux!

Ma sœur m'a parlé d'un endroit vraiment sympa sur Bordeaux. Elle est fana de cuisine et a participé à plusieurs ateliers mais un a particulièrement marqué sa mémoire : Cuis'in les Ateliers, qui s'est déroulé samedi dernier. Hé oui, on va encore parler de bouffe les cocos. Enfin, je vais passer le clavier, mais ne t'inquiètes pas, tu seras entre de bonnes mains.


Situé rue Pelleport, tout près de la gare, cet atelier a été conçu à la place d'un salon de coiffure. Le chef Jésus Hurtado a souhaité en préserver l'esprit confidentiel et a plutôt bien réussi.
Le lieu est propice au partage : un ilot central favorise l'échange entre participants. On se sert dans les nombreux tiroirs de la belle cuisine Ikea. C'est comme à la maison, d'ailleurs c'est la cuisine particulière de Jésus, là-même où il prend son petit-déj !
Il privilégie les groupes de 4/5 stagiaires par atelier afin d'optimiser l'apprentissage.
Cuis'in les Ateliers propose également du coaching culinaire : le chef Jésus 2 heures rien que pour vous pour seulement 70€ ! Quel beau cadeau de Noël !
Toutes les infos sont sur le site de Cuis'in les Ateliers et vous pouvez retrouver leur actu sur Facebook.
Donc après un atelier sushis il y a quelques mois, j'ai eu la chance d'être invitée à une battle (ou joute) culinaire avec des blogueurs bordelais.
Une équipe menée par Chef Jésus : Cess, Nathalie et moi
Une équipe menée par Chef Damien de 750g : Babali, Agnès de Bikini et Gourmandise et Sophie
4 heures d'improvisation avec des produits sélectionnés par les chefs et arrosés des vins du caviste Antoine. La convivialité l'a emporté sur la compétition et nous sommes tous sortis vainqueurs.
On oublie boulot, famille, on parle produits, techniques et actualité culinaire, on casse, on rate, on rit, on recommence, on goûte, on fait goûter, on photographie, on prend la pause, on présente, on apprécie, on déguste.

Donc, on oublie les cours de cuisine magistraux, Cuis'in est un atelier participatif : chacun apporte à l'autre, tout le monde apprend, même le chef !


Célia

CUIS’in les ateliers
107 rue Pelleport 
33800 Bordeaux
Tél. : 06 99 96 25 06
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mercredi 20 avril 2011

Redneck euphorie



Rares sont les groupes de Hardcore que j'écoute régulièrement et qui tournent dans ma playlist, Cruel Hand fait, depuis un moment, partie de ceux-là. Je suis loin d'être une spécialiste, c'est un genre musical que je connais plutôt mal, avec lequel je marche surtout à l'instinct. Une chose est sûre, l'écoute de l'album Prying Eyes se révèle toujours salvatrice. Un condensé de haine et d'énergie qui donne envie de crier un bon coup les bras en l'air pour que ça aille mieux.
J'étais donc assez impatiente de les voir quand l'annonce de la date à l'Heretic est tombée.
Je passe sur les 3 premières parties de la soirée, j'étais trop occupée à avoir 12 ans avec les copains. Que voulez-vous.
Je me retrouve donc dès le début du set, Picon en main, toute attentive à ce que je m'apprête à voir. je prends toutefois garde à mettre une distance raisonnable entre les mosheurs et moi pour éviter d'être un dommage collatéral. La question que je sens pointer est, qu'est ce donc que cela?
Pour faire court, le mosh ou mosh pit est une danse plus ou moins brutale pratiquée dans  les scènes punk, punk hardcore et métal depuis les années 70. Attention cependant, on ne moshe pas à tout va, seulement au moment où le rythme devient plus lent et plus lourd annonçant comme qui dirait le bouquet final du morceau. Les gus se mettent alors à sauter en remuant les bras d'avant en arrière, jettent leurs panards tout pareil, touchent le sol en rythme et se poussent entre eux. Perso je la tenterai pas, par peur que tout ça s'emmêle et/ou de prendre un ramponeau au passage. 
Fermons la parenthèse.
Les gars se la jouent bon gros redneck des familles mais sont tout le contraire, cool, contents d'être là et tolérants. Il mettent tout le monde d'accord sur le thème, straight-edge, vegan, non vegan, on est pas là pour se la montrer mais pour kiffer et ça me va. Un set hyper efficace, en même temps avec des morceaux dépassant rarement les 2 minutes, on peut difficilement faire autrement. Tout est là, comme quand je les écoute pour me défouler, la puissance, la hargne, le concentré de violence, les breaks tranchants, les fins de morceaux qu'on voit pas venir, moi tout ça ça me plaît. Beaucoup même. L'ambiance est bonne, les foufous vus plus haut s'en donnent à cœur joie et Chris Linkovich, le chanteur à groupies, est lui même surpris qu'on soit seulement lundi soir.
Un chouette moment et un bon moyen de commencer la semaine en entamant le cercle vertueux de la bonne humeur.
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dimanche 10 avril 2011

Le live show qui capote enfant de satan

Un report venu tout droit du Canada par Mélo Lugosi.








Shlohmo+Tokimonsta+Daedelus. 3ème édition de la tournée Magical Properties Tour initiée par ce dernier. Si t’aime la musique électronique et les gens mignons c’est là qu’il fallait être. Shlohmo a déjà commencé. J’arrive dans la salle, pas trop de gens, merde c’est un peu mou. Dix minutes s’écoulent, ouais bof. Et puis révélation. Shlohmo, un petit mec tout maigre originaire de L.A m’envoute. C’est comme un bonbon sucré, sa musique nous emporte vers d’autres horizons, on se sent bien et on oublie tout. Ça nous porte et nous enveloppe comme un voile magique dont on ne plus se passer. C’est doux et chouette, on aimerait que ça ne s’arrête jamais. Tranquillement le mignon finit pendant que Tokimonsta s’installe. Transition parfaite. La demoiselle embrase la salle en moins de deux. Du talent y’en a, tout est parfait on enchaine le hip hop, des remixes de Snoop Dogg et du Wu Tang simplement trop bien, dubstep, reggae, on passe même par du RnB qui fait du bien aux oreilles. Y a pas de doute, performance de laptop. La petite dame est toute mignonne, les yeux souvent baissés pour contrôler ce qui se passe mais quand sa tête se redresse c’est pour nous illuminer d’un sourire timide mais tellement joyeux. Mêmes les visuels sont chouettes surtout le motard cyclope fuyant un prisme rayé. Ça c’est d’la japonaise à qui t’as envie de dire, so cute. Déjà fini, Daedelus monte sur scène. Daedelus ou plutôt Alfred Darlington a trop la classe. Rien qu’à son nom tu sais que le mec va envoyer du lourd. On ne s’y trompe pas, le dandy est sur son trente et un, il a le cheveu fou et les favoris qui transpirent la bonne musique. La populace est ravie. L’homme sourie et bouge ses bras d’une façon saccadée qui inspire le respect. Le jeu de lumière est bien fait. Fin du show, des rayons blancs nous transpercent, on ne voit plus qu’une ombre appuyant sur un monome hystérique qui clignote, c’est magique, on a l’impression d’être dans un clip. La note se termine sur un « to night » joliment orchestré. On en veut encore, c’est reparti pour quelques minutes bien trop courtes. Le barman ramasse les verres abandonnés. Trois heures de concert se sont écoulées, j’ai cru que ça avait duré dix minutes. C’était bien ouais.
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dimanche 27 mars 2011

Et toi, t'as déjà vu une légende?



Mulatu Astatke, connu essentiellement du grand public pour sa collaboration sur la B.O du Broken Flowers de Jarmusch, avec le tubesque Yegelle Tezeta, est surtout le musicien éthiopien qui a révolutionné le jazz à tendance ethnique avec la création de l’éthno-jazz. Rien que ça.
Mille fois samplé, marque moderne du succès, le papy au xylophone a ainsi joué avec les plus grands, Duke Ellington ou encore Mahmud Ahmed, et a signé en 2005 chez Stut Records, label anglais spécialisé dans la réédition de galettes soul, funk et afro jazz.

Pour ma part, le jazz est un monde fermé, hermétique, auquel je n’entrave que peu de choses. J’ai découvert Mulatu avec le cadeau de noël de mon room mate, un des premiers albums du Monsieur en vinyle. À ma grande surprise, j’ai trouvé ça super accessible et pas barbant du tout. Tout ça pour dire que j’étais toute excitée contente d’apprendre que cette légende sans âge venait poser son xylo dans ma ville.
Les concerts du dimanche soir, pour peu qu’on ait festoyé la veille, c’est salvateur. On y va à la cool, un petit verre en main, sans avoir l’impression qu’après Ça Cartoon, c’est dodo parce que demain y’a école.
Comme vous l’aurez sûrement deviné, je ne suis en aucun cas coutumière de ce genre de concert où le public se met à applaudir à des moments impromptus. Il paraît que c’est à chaque fin de chorus, traduction : à chaque fois qu’un des musiciens fait un truc foufou, un solo si vous préférez.
Me voilà au premier rang, prête à en découdre avec cette légende vivante. J’ai aussi un autre a priori, la peur que le bonhomme, trop âgé, se contente de deux ou trois apparitions et laisse tout le boulot à son backing band, comme ça se fait souvent
Ils sont donc sept sur scène, une section trompette-saxo, violoncelle-contrebasse et percu avec un batteur et un percussionniste polyvalent. Pas de quartier, ils nous entraînent direct avec un tube qui nous fait tout de suite nous déhancher (tranquille hein ça reste du jazz) et fait naître un sourire béat sur notre visage fatigué. Ce sourire, il y restera une bonne heure et demie, où Mulatu, qui ne se reposera que le temps d’un morceau (ouf…), nous régale avec des compositions de ses débuts, ponctuées de solos de chacun de ses musiciens. Pour le coup, en ce qui concerne les applaudissements, il m’a suffi de suivre le mouvement et c’était si beau, si magique, non je n’exagère pas, que ça venait tout seul. On se laisse entraîner dans un monde où le son du xylophone nous porte gentiment. Mulatu, lui, est tout simplement le grand père qu’on aimerait tous avoir, une sorte de Bill Cosby qui chantonne pendant qu’il joue de son instrument qu’on imagine créé pour lui. Il nous parle, nous remercie, nous explique pourquoi ce morceau et ne cesse de big-uper son groupe. Groupe qui s’éclate sur scène, ça rigole, ça danse, ça se vanne et tout ça dans une bonne humeur communicative. Il dédie même un morceau à « nos frères japonais », qui se trouve être une nouvelle composition. On sent clairement la différence avec le reste, où le côté trad. laisse la place à un truc plus sériel. Sur la fin, les musiciens se lâchent, le contrebassiste nous offre un solo à couper le souffle, proche d’une musique contemporaine complètement barrée.
Un dernier rappel et puis s’en va.
On sort de là le sourire toujours aux lèvres, des étoiles plein les yeux, avec la satisfaction d’avoir applaudit aux bons moments.

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